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À BAIA

apparut immense et illuminé, scintillant ici de feux rouges, là de feux d’émeraudes, là de nappes d’or, avec des vagues roulant des têtes de jeunes hommes, lascives et souriantes, qui nageaient par rangs pressés. De chaque côté du bassin, qui s’enfonçait à perte de vue, des grottes ou des arcades laissaient voir dans une pénombre des statues de dieux, de héros, d’amoureuses, des groupes de marbre, représentant les jouissances humaines au milieu de groupes vivants agités et joyeux. Des baigneurs venaient de sortir de l’eau, ruisselants de lumières ; et les spectateurs se mêlaient aux jeux du bassin par leurs cris, leurs appels ou les gerbes de fruits, de fleurs, de feuillages qu’ils lançaient. Les bains des femmes sont à côté, séparés