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LES NUITS CHAUDES DU CAP FRANÇAIS

— Et la maîtresse, la Madame Gourgueil. Je ne peux pas l’abandonner.

— J’irai lui demander de t’affranchir.

— Et quand même !… Il y a des serpents entre nous.

— Raison de plus pour t’éloigner d’elle.

— Tu ne comprends pas : il y a quelque chose d’inconnu qui nous lie.

Je tressaillis.

Allait-elle me dénoncer ? Le docteur qui était tout oreille à cet entretien, semblait surpris. Cependant elle détourna la conversation.

— … et puis je ne veux pas que tu me parles d’elle ; je ne veux pas que tu viennes comme hier…

— N’as-tu pas été heureuse ?

— J’ai été heureuse de ton baiser, et ensuite, quand j’ai pensé à toi, j’ai eu très mal.

— Très mal, pourquoi ?

— Parce que j’ai pensé que tu n’étais pas venu pour moi.

— Et pour qui donc serais-je venu ?

— Pour la demoiselle… Rappelle-toi : quand tu m’as demandé avant hier : « Seras-tu à la villa demain à midi, Zinga ? — Mais non, t’ai-je répondu tu sais bien que j’accompagne Mme Gourgueil à la promenade. — Alors, as-tu dit, elle laisse sa maison toute seule ? — Non, il y a la demoiselle et Figeroux pour la garder. — Ah ! as-tu fait. » Pourquoi es-tu venu si ce n’est pour elle ? Sans l’orage tu ne me trouvais pas.