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LES NUITS CHAUDES DU CAP FRANÇAIS

— Oh ! ayez pitié ! soupira Goring.

— Il faut que vous parliez ce soir à l’Assemblée, dit Figeroux. Je le veux !

— J’essaierai, dit Goring.

Les deux hommes partirent ensemble, Figeroux toujours criant et gesticulant, Goring la tête basse et les lèvres scellées.

Je pris l’Allée des Lataniers et n’eus pas de peine à trouver la demeure du sieur Pichon. Mais une fois rendu là, on n’est pas encore chez Nanette. La maison Pichon en effet forme un vaste îlot de cases africaines entourées de jardins. Quand on a franchi la grande grille et traversé ce long couloir qui part de la rue pour aboutir aux jardins, on se trouve devant un entrecroisement infini d’allées et de sentes étroites, bordées de clôtures. De grands arbres cachent les maisons et achèvent de dérouter les visiteurs inaccoutumés. Nous heurtâmes à plusieurs portes, mais toutes restèrent obstinément closes. Enfin nous avisâmes un passage obscur, au fond duquel nous aperçûmes, dans une cour ombragée, des lumières aux fenêtres. Ce devait être l’habitation de Nanette. Au hasard nous suivîmes un corridor tortueux où brillait, dans un enfoncement de muraille, la lueur tremblotante d’une petite lampe.

Comme nous passions devant cette lampe, une forme humaine traversa le couloir. À sa candale de coton blanc et à sa taille un peu courte, il me sembla