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JOURNAL D’UNE DAME CRÉOLE


n’aurait rien d’étonnant, il ne le laisse point paraître. Toutes les punitions, tous les supplices plutôt qu’ils peuvent subir, sont commandés par vous !

— Grand Dieu !

— Il le dit et on le croit. C’est votre Zinga qui est chargée de porter vos prétendus ordres de torture. Il lui a bien fait la leçon.

— Comment ose-t-elle après toutes ses démonstrations d’amitié !…

— Ah ! vous comprenez que pour elle, Figeroux passe avant Mme Gourgueil.

— Serait-elle donc ……

— Ce qu’elle est, je ne saurais vous le dire. Les uns prétendent qu’elle est sa fille, et les autres sa maîtresse. Les uns et les autres ont peut-être raison.

— Docteur, s’écria Mme Du Plantier, il y a des jeunes filles ici !

— Si elles ne pèchent jamais que par les oreilles, madame, il n’y aura pas grand mal.

— Cet homme est d’une inconvenance ! fit à demi-voix Mme Du Plantier à Mme de Létang dont les yeux erraient toujours sur le jardin, et qui semblait ne pas se soucier de la conversation. Pour moi les révélations du docteur m’avaient causé un trouble que je ne parvenais pas à cacher à mon entourage. J’éprouvais surtout un désir violent de voir Zinga, comme si le visage de cette fille pouvait m’apprendre sa trahison ou son innocence. J’aurais voulu ne pas croire le docteur.

Afin d’avoir un prétexte pour la faire venir :