Page:Rebière - Mathématiques et mathématiciens.djvu/183

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tion des problèmes et par l’exposition des théorèmes, — lorsque le professeur cherche devant vous, — à rattacher un fait particulier aux principes d’où il découle. Plus tard, je le crains et je m’y résigne, vous oublierez le détail de Legendre et vos propres travaux, mais toute cette géométrie aura aiguisé votre esprit, vous serez experts sur tout sujet à dégager d’une idée ce qu’elle contient, à substituer à une question d’autres questions plus aisées, à avancer vers la solution. Cette solution, vous ne l’atteindrez pas toujours, mais vous aurez d’autant plus de chances de l’atteindre que vous serez mieux dressés à chercher, à chercher patiemment, méthodiquement. Tout au moins, vous n’humilierez pas la raison, en tirant le faux du vrai.

Presque toujours et quel que soit l’objet qui vous occupe, vous aurez recours à une analyse progressive, tenace, prudente qui vous préservera des aventures. Il ne faut pas cependant bannir de la recherche, dans les sciences et ailleurs, une certaine hardiesse, l’audace même. Parfois l’inventeur, heureusement inspiré, court vers le but et l’atteint en sautant les intermédiaires. Mais il doit ensuite serrer la chaîne logique, autrement sa découverte ne serait définitive, ni pour les autres ni pour lui-même.


Trois groupes d’esprits ne méritent pas qu’on leur livre des vérités. Les premiers n’en font aucun usage, ils sont inertes, ils ne vont jamais en avant, ce sont des enfants trop faibles pour marcher seuls. Les seconds croyant raisonner rencontrent l’erreur, ils marchent, mais, hélas ! c’est pour tomber souvent. Les