ou du moins conserve ce caractère jusqu’au moment où la démonstration devient possible.
Les mathématiques ont des inventions très subtiles et qui peuvent beaucoup servir, tant à contenter les curieux qu’à faciliter tous les arts et à diminuer le travail des hommes.
Les objets de la Géométrie, disent-ils, n’ont aucune réalité et ne peuvent exister ; des lignes sans largeur, des surfaces sans profondeur, un point mathématique, c’est-à-dire sans longueur, largeur, ni épaisseur, sont des êtres de raison, de pures chimères. Il en est de même des figures dont la Géométrie démontre les propriétés ; il n’y a et il ne saurait y avoir aucun cercle parfait, aucune sphère parfaite : ainsi, concluent-ils, cette science ne s’occupe que d’objets chimériques et impossibles…
… Il importe peu aux géomètres qu’il existe physiquement une sphère parfaite, un plan parfait ; ces figures ne sont que les limites intellectuelles des grandeurs matérielles qu’ils considèrent, et ce qu’ils démontrent à l’égard de ces limites est d’autant plus vrai