Je lègue 17 parapluies à mes trois fils et je stipule que l’aîné en aura la moitié, le second le tiers et le troisième le neuvième. — Grand embarras des fils qui ne savent comment réduire des parapluies en fractions. On s’en rapporte au notaire qui, aussi malin que Salomon, commence par emprunter un 18e parapluie, puis effectue ainsi le partage : l’aîné reçoit la moitié de 18, soit 9 parapluies ; le second le tiers, soit 6 ; le troisième le neuvième, soit 2 ; total 17. L’opération faite, le notaire rend le parapluie qu’il avait emprunté et les héritiers ont la satisfaction d’avoir reçu plus qu’il ne leur revenait.
La vérité d’une proposition est absolument indépendante du tracé de la figure. Ce n’est jamais à cette figure, bien ou mal exécutée, que s’applique le raisonnement ou la démonstration, mais toujours au contraire à la figure idéale dont le tracé est et ne peut être qu’une représentation grossière, propre à aider l’intelligence et à soulager la mémoire… L’un de mes principaux soins dans mes leçons, c’est d’éviter cette erreur à mes élèves… Je repousse comme une peste, les règles, les équerres, les compas et je trace des figures très informes et en pleine contradiction avec l’énoncé. Je fais des lignes droites grosses de toute la largeur de la craie et droites comme un serpent d’église.
Ne pas suivre ce mauvais exemple.