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OBJECTIONS



MOYEU DE LA ROUE

Mairan, successeur de Fontenelle comme secrétaire de l’Académie des Sciences, eut, nous l’avons déjà dit, une discussion avec Madame du Châtelet sur les forces vives et ce fut Madame de Geoffrin qui le calma : « Que pensera-t-on de vous, si vous tirez l’épée contre un éventail ? » Nous lisons dans un éloge de cet estimable savant quelques lignes sur un vieux paradoxe :

On savait bien qu’un cercle qui avance en ligne droite sur un plan, et qui tourne en même temps autour de son centre, décrit sur ce plan une ligne droite égale à sa circonférence. Lorsque ce cercle emporte avec lui un plus petit cercle qui lui est concentrique, et qui n’a pas d’autre mouvement que celui qu’il emprunte au premier (ce qu’on voit dans une roue de carrosse, qui emporte son moyeu), celui-ci décrira une ligne droite égale non à sa circonférence, mais à celle de la roue, puisque c’est le même centre qui avance en ligne droite, dans l’un et l’autre cas. Mais comment concevoir que la petite roue, quoique plus petite, puisse parcourir autant de chemin que la grande ? Aristote avait senti cette difficulté sans la résoudre ; Galilée… l’avait tenté en vain ;