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remercier, il lui reprochait la longueur de ses dialogues.

CUISINE

Combien de grains de sel faut-il mettre dans un œuf ? demande Argand, dans Molière. — Six, huit, dix, par les nombres pairs, répond Diafoirus, comme dans les médicaments par les nombres impairs.

Voici, d’autre part, une fière déclaration que Hugues Le Roux met dans la bouche de nos maîtres queux :

« Mais patience ! La cuisine aura son Chevreul. Un homme de génie démontrera que les saveurs, comme les sons, comme les couleurs sont des vibrations. Toutes les vérités mathématiques qui règlent les combinaisons musicales et lumineuses seront appliquées aux saveurs. On verra des élèves de l’École normale écrire au tableau des formules de sauces inconnues, que nous autres nous chercherons dans notre creuset, dans la casserole. Le siècle ne sera pas tourné que l’on ne pourra plus être un grand cuisinier si l’on n’est un grand mathématicien. Avant dix ans, notre corps se recrutera parmi les anciens élèves de l’École polytechnique. »

Charles Dupin indique sérieusement quelque part le profit que les cuisiniers peuvent retirer des mathématiques.