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MATHÉMATIQUES ET MATHÉMATICIENS

pour ainsi dire, d’être quantités, » autrement dit, les infiniment petits n’existent pas. Il me paraît qu’il y a là un malentendu. Veut-on parler des quantités naturelles, ou de l’objet de nos conceptions rationnelles ? Si l’on entend que dans la nature il n’y a pas d’infiniment petits, c’est incontestable ; tout ce qui existe est déterminé et par conséquent fini. Mais à ce point de vue, il n’y a pas non plus de quantité variable : une quantité, par cela seul qu’elle est, a une valeur actuelle précise. Notre esprit seul crée la notion de variable, en rapprochant les grandeurs de quantités voisines et les regardant comme les valeurs successives d’une même quantité. La notion de variable n’est pas plus légitime que celle d’infiniment petit, et il faut les admettre ou les repousser toutes les deux.

de Freycinet.