Au mois d’août dernier, me trouvant sur le vaisseau qui me transportoit dans cette région, vers laquelle mes vœux se tournoient depuis long-temps avec ardeur, je reconnus un soir, en examinant les observations de la journée, que nous avions l’Inde devant nous et la Perse à notre gauche, tandis qu’une brise venue de l’Arabie souffloit à-peu-près sur la poupe de notre bâtiment. Une situation aussi agréable en elle-même et aussi nouvelle pour moi, ne pouvoit manquer de faire naître une suite de réflexions dans un esprit accoutumé de bonne heure à s’occuper avec délices des histoires aventureuses et des riantes fictions de l’Orient. Je sentis un plaisir inexprimable de me trouver au milieu d’un aussi noble amphithéâtre, presque environné des vastes contrées de l’Asie, qui a toujours passé pour le berceau des sciences et des arts, soit d’utilité, soit d’agrément ; de cette terre illustrée par tant d’actions glorieuses, fertile en