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AVEC LE TICHOU LAMA.

Dans une entrevue qu’il m’accorda, après m’avoir donné mon audience de congé, « J’eus hier, me dit-il, une vision de notre divinité tutélaire ; et cette journée fut l’une des plus intéressantes de ma vie. Ce puissant protecteur, qui nous éclaire et nous inspire dans toutes les occasions importantes, me favorisa d’une prédiction d’où j’ai conclu que tout iroit bien. Mettez votre cœur en repos. Nous sommes sur le point de nous séparer : mais notre amitié n’en sera point interrompue ; et, grâce à l’intervention de la Providence, soyez assuré quelle ira en croissant, et qu’à tout événement elle aura la meilleure issue. »

J’aurois fait peu d’attention à cette étrange confidence, si je n’avois réfléchi que la croyance de ces peuples, quelque différente qu’elle soit de toutes les autres doctrines, est, à ce qu’il me semble, la meilleure base sur laquelle nous puissions fonder nos rapports avec eux ; et que si une fois la superstition, de concert avec le penchant, grave dans leurs cœurs des sentimens d’affection à notre égard, elle-même en sera le plus ferme soutien. On ne sauroit compter raisonnablement sur la réussite d’un plan qui contrarie les préjugés d’une nation ; mais lorsqu’il se combine avec eux, le succès est infaillible.

Pour extrait conforme :
E. Hay, secrétaire du Gouverneur général et du Conseil.