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NOTES.

NOTES DU C.en LANGLÈS

Sur le Mémoire précédent.

(1) Le système religieux des Hindous peut être regardé comme le plus simple et le plus pur qui ait jamais existé, si l’on en juge par cette belle profession de foi tirée littéralement des Vêdas :

Il existe un Dieu Vivant et vrai, éternel, incorporel, impalpable, impassible, tout-puissant, tout-savant, infiniment bon, qui fait et conserve toutes choses. L’esprit grossier du vulgaire, pour qui la crédulité est un besoin, ne pouvoit s’accommoder d’une religion sans miracles, sans dogmes et sans culte. Bientôt cet Être suprême, ou cette essence éternelle, prit le nom de Brahm ou Brehmâ, mot sanskrit du genre neutre. « Cette première cause, ou CE QUI EST, comme le nomme Menou (chap, Ier, v. 11, de ses Institutes), qui ne peut être soumise aux sens, qui existe par-tout en substance, mais qui échappe à notre perception, sans commencement ni fin, produisit le mâle divin, célèbre dans tous les mondes, sous la dénomination de Brâhmah, le créateur ou formateur ; Vichnou, le conservateur ; et Sîva, le destructeur ou plutôt le changeur de formes : » car les Hindous ne croient pas plus à l’anéantissement total des choses qu’à leur création ; la préexistence est un de leurs articles de foi : ils pensent que la création consiste, non à tirer quelque chose de rien, ce qui leur paroît absurde, mais à produire sous une nouvelle forme ; et toutes les formes continueront de changer jusqu’à ce que des purifications progressives les rendent dignes d’être réabsorbées dans l’essence éternelle, qui doit ensuite les reproduire par une série infinie de créations ou de formations. Cette essence nommée Brehmă, et le pouvoir formateur nommé Brâhmah (et plus correctement Brahmâ), n’ont aucun temple particulier, sans doute parce que le besoin et la crainte, ces deux grands mobiles de la superstition parmi les hommes, ne peuvent les appeler à leur secours.

Vichnou et Sîva (ou Chiva) se partagent les hommages des Hindous, qui forment deux sectes fortement divisées d’opinion, et sur-tout d’affection ; car les partisans de Vichnou, qu’on nomme Vichnou âmâdam sur la côte de Coromandel, et Vichnou bakt dans le nord de l’Inde, ou bien encore Vaichnava, détestent très-cordialement les Siva âmâdam, ou Siva bakt, ou Saiva, c’est-à-dire, les partisans de Sîva, lesquels leur rendent la pareille avec usure. Vichnou