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NOTES.

ce grammairien, comme je m’en suis convaincu, mais dans le iv.e livre de Varron, de Linguà Latinâ, pag. 18 du texte, et 30 des notes, de l’édition publiée par Scaliger en 1585. L’explication que ce grammairien et son docte commentateur donnent de cette étymologie, n’est pas tout-à-fait conforme à celle que propose M. Jones, et n’offre aucune relation avec l’agriculture. Le Ciel, dit-il, étant le principe (des choses), Saturne a été nommé ainsi de satu ; et comme le feu est reconnu pour le principe de la génération, on envoyoit à ses supérieurs, pendant les Saturnales, des feux, c’est-à-dire, des bougies allumées. » J’ai fait imprimer en lettres italiques les mots ajoutés par le commentateur. Quelques-uns font dériver le mot Saturne de σάθης (sathês), le membre viril (παρὰ τὴν σάθης (para tên sathên)), parce que c’étoit chez les anciens le symbole de la génération ; d’autres, tels que Cicéron, et après lui Lactance, de satura ri [être assouvi], parce qu’il est rempli d’années. Cette étymologie coïncide assez bien avec le nom de Κρόνος (Kronos), que les Grecs lui donnoient, et qui paroît être une légère altération de Χρόνος (Chronos) [le Temps], parce que, suivant Macrobe (Saturnal. lib. 1, cap. 8), ce dieu est l’auteur des temps, ou, suivant Cicéron (de naturâ Deorum), parce qu’il est le même que le Temps. Tous ces différens noms me paroissent relatifs à la durée du temps, à l’ancienneté du monde ; et il ne falloir pas moins que l’esprit systématique et l’imagination active de Bochart, pour retrouver dans Saturne le même personnage que Noé.

(22) At bona postentas puppim servavit in ære,
Hospitis adventum testijicata Dei,
Ovid. Fast, lib. I, vers. 240, ex edit. Burmanni.

(23) Page 144 du Panthéon mythicum. Le P. Pomey, qui a copié ici Bochart, auroit pu ajouter au témoignage d’Alexandre Polyhistor, rapporté par S. Cyrille dans sa diatribe contre Julien, liv. I.er, celui d’Abydène, qui assure que Saturne prédit qu’il tomberont une grande pluie. Κρόνος ϖροσημαίνοι μὲν ἔσεθαι ϖλῆθος ὄμϐρων (Kronos prosêmainoi men esethai plêthos ombrôn). Abydenus, apud Bocharti Geographiam sacram, pag. 4, ex editione Lugduno-Batavâ 1712.

(24) J’ai lu avec la plus grande attention la savante et verbeuse dissertation dans laquelle Bochart tâche d’établir cette opinion ; j’ai lu également l’analyse très-bien faite de cette dissertation, par le P. Pomey ; et je ne puis partager la conviction de M. Jones. Je ne puis non plus me déterminer à