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DESCRIPTION D’UNE CAVERNE

Traduction d’une Inscription en langue sanskrite.

Lorsque le pied de la déesse^^a fut posé avec ses ornemens retentissans sur la tête de Mâhïchàsoûr^^b, la supériorité de ses chanpes dispersa honteusement toute la fraîcheur de la fleur nouvellement épanouie de la fontaine^^c. Puisse ce pied, où brille une frange de rayons éclatans qui sortent de ses chastes ongles, vous douer d’une dévotion ferme et sans exemple, dont vous lui ferez hommage par une offrande de fruits 1 Puisse-t-il vous montrer le chemin des dignités et de la richesse !

L’illustre Yâgnà Vârmà étoit un prince dont la grandeur consistoit dans des offrandes volontaires. Sa renommée étoit aussi pure que la lune. II étoit célèbre parmi les tribus belliqueuses ; et quoiqu’il fût le chef de la branche royale par sa naissance, sa sagesse, son courage, sa bienfaisance et ses autres qualités, l’humilité naturelle de son caractère fut cause qu’il 11e troubla point le puissant océan.

Son noble fils, Sàrdoülâ Vârmâ, prince dont la magnificence sembloit couler de l’arbre de l’imagination)^^d, déploya dans les sacrifices l’enseigne de la royauté, et le monde fut subjugué par sa renommée infinie. Il contenta les espérances de ses parens, de ses amis et de ses serviteurs, et mit le comble à sa gloire par l’acte de la mort^^e, près de l’océan soulevé.

a Bhàvânî, épousé de Sïva.

b Nom d’un mauvais génie.

c Épithète du lotus.

d Dans l’original, halpa târoû ; arbre fabuleux, qui donnoittout ce qu’on lui demandoit.

e On le transporta probablement à Gângâ-Sagar pour y mourir. — Nota. Cette note est de M. Wilkins, comme toutes celles qui ne sont pas signées. J’observerai, d’après M. Alexandre Hamilton, que Gângâ-Sagar signifie le Gange et Y Océan. Au confluent des différentes branches du Gange se trouve une île déserte, remplie de bois et de tigres : les Hindous y vont chaque année célébrer une fête solennelle, et se baignent au confluent ; plusieurs d’entre eux, victimes de leur dévotion, deviennent la pâture des tigres et des crocodiles. Les mêmes animaux dévorent aussi, dans le cours de l’année, un grand nombre des petits navigateurs indiens ou autres qui vont couper du bois dans une de ces îles, ou bien qui y abordent par nécessité ou