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Page:Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société établie au Bengale, tome 1.djvu/472

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OBSERVATIONS SUR LES SYK’HS &c.

Je les questionnai touchant les cérémonies qu’ils observoient pour l’admission d’un prosélyte. Dès que quelqu’un a montré le désir sincère d’abjurer son ancienne croyance, à cinq Syk’hs ou davantage réunis ensemble en quelque lieu que ce soit, sur le grand chemin aussi-bien que dans un temple, ils envoient acheter des confitures, et s’en procurent une petite quantité d’une espèce particulière, qui est fort commune, et qui s’appelle batāsā, autant que je puis m’en souvenir ; ils les dissolvent dans de l’eau pure, et en font jaillir quelques gouttes sur le corps et dans les yeux du nouveau converti. Pendant ce temps-là, un des plus instruits lui répète, dans la langue qui lui est familière, leurs principaux articles de foi, en exigeant de lui la promesse solennelle de les observer le reste de ses jours. Voilà en quoi consiste toute la cérémonie. Le nouveau converti peut alors choisir un gouroù, ou maître, qui lui enseigne la langue de leurs livres saints. Ce maître commence par lui donner l’alphabet à apprendre, et le conduit ainsi lentement et par degrés, jusqu’à ce qu’il n’ait plus besoin d’instruction. Mes deux Syk’hs offrirent de me recevoir dans leur société ; mais je refusai cet honneur, et me contentai de leur alphabet, qu’ils me dirent de garder comme la prunelle de mes yeux, attendu qu’il s’agissoit de caractères sacrés. Il diffère peu du diounagar : le nombre des lettres, leur ordre et leur nature, sont exactement les mêmes. L’idiome est un mélange de persan, d’arabe, et d’un peu de sanskrit, greffé sur le dialecte provincial du Pendjâb, qui est une espèce d’hindouvi, ou de maure, comme nous l’appelons vulgairement.


    avec le titre de leurs prêtres, qui se nomment gouroù [maître], d’où est dérivé le mot hindou grouwâ ڪروا littéralement grave. Voici la définition d’un gouroù, selon Menou : « C’est un Brahmane qui s’acquitte de toutes les cérémonies sacrées, à la conception, à la naissance, &c. conformément à la loi : il nourrit aussi quelqu’un avec du pain. » Chaque Hindou a son gouroù, à qui il témoigne un respect tour particulier pendant sa vie. Voyez the History of Dooshwanta and Sakoontala, extracted from the Mahabharata, a poem in the Sanskreet language, translated by Charles Wilkins, t. II, p. 445, note b, de l’Oriental Repertory de M. Alex. Dalrymple. (L-s.)