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SUR LA CHRONOLOGIE DES HINDOUS.

vers toi par la crainte de ton soc sillonnant, ô Césava, qui prends la forme de Bala-Râma. Sois victorieux, ô Héri, seigneur de l’univers !

9. Tu blâmes (chose étonnante !) tout le Véda, quand tu vois, ô cœur sensible ! le carnage des animaux ordonné pour les sacrifices, o Césava, qui prends le corps de Bouddha. Sois victorieux, ô Héri, seigneur de l’univers !

10. Tu tires ton cimeterre redoutable, tel qu’une comète enflammée, pour la destruction de tous les impurs, ô Césava, qui prends le corps de Calki. Sois victorieux, ô Héri, seigneur de l’univers ! »

Quelques auteurs observent, dans l’arrangement de ces avataras, l’ordre des milliers d’années divines de chacun des quatre âges, ou une proportion arithmétique de 4, à 1 ; et si cet ordre étoit universellement reçu, nous serions en état de fixer un point très-essentiel dans la chronologie des Hindous : je veux parler de la naissance de Bouddha, point sur lequel les divers Pandits que j’ai consultés varient entre eux et avec eux-mêmes, et à différentes époques, lis conviennent tous cependant que Calki est encore à venir, et que Bouddha a été la dernière incarnation considérable de la divinité : mais les astronomes de Varanes le placent dans le troisième âge ; et Râdhâcânta soutient qu’il a paru après la millième année du quatrième. L’exact et savant auteur du Dabistân, admirablement bien informé dans ce qu’il rapporte des Hindous, nous apprend que les Pandits avec qui il avoit conversé, étoient d’avis que Bouddha avoit commencé sa carrière dix ans avant la fin du troisième âge ; et Gôverdhana de Kachmyr, après m’avoir dit un jour que Krichna étoit descendu sur la terre deux siècles avant Bouddha, m’assuroit en dernier lieu que les Kachmyryens admettoient un intervalle de vingt-quatre ans (seulement de douze, suivant d’autres) entre ces deux personnages divins. La meilleure autorité, après tout, est le Bhâgaouat[1] même, dans le premier chapitre duquel il est expressément déclaré que Bouddha, fils de Djina,

  1. Le Bagavadam. Voy. p. 74 de la traduction publiée par le {{abr|C.en d’Obsonville. (L-s.).