Page:Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société établie au Bengale, tome 2.djvu/380

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ou six journées ; il est limitrophe d’une autre nation, également indépendante, qu’on appelle Cirâtas, et qui ne professe aucune religion. Outre ces trois principales villes, il y a plusieurs grandes villes et forteresses moins considérables, telles que Timi et Cipolî, dont chacune renferme environ huit mille maisons, et est également très-peuplée. Toutes ces villes, grandes ou petites, sont bien bâties, avec des maisons en brique, qui ont trois ou quatre étages ; les appartenons, qui ne sont pas élevés, ont des portes et des fenêtres très-» régulièrement disposées, et faites de bois travaillé avec art ; toutes les rues sont pavées de brique ou de pierre, et vont en pente, afin de laisser écouler les eaux. On voit aussi, dans presque toutes les rues des capitales, de bons puits construits en pierre, d’où l’eau se répand, pour la commodité publique, dans plusieurs canaux aussi de pierre. Chaque ville a de grands péristiles[1] carrés, pour la commodité des voyageurs et du public : on les nomme pali ; et il s’en trouve aussi plusieurs dans la campagne, ainsi que des puits, à l’usage du public. Il y a encore, au dehors des grandes villes, de petits réservoirs carrés, ayant des façades de brique, avec un bon trottoir, et de larges degrés pour ceux qui veulent prendre le bain. Une pièce d’eau de ce genre, qui se trouvoit en dehors de Cat’hmândoù, avoit au moins deux cents pieds de longueur sur chaque côté du carré, et paroissoit bien exécutée dans toutes ses parties.

La religion du Népâl est de deux sortes : la plus ancienne est professée par beaucoup d’habitans, qui se nomment Baryesou. Us arrachent tous les cheveux de leur tête ; leur habillement est d’une étoffe grossière de laine rouge ; et ils portent un bonnet du même drap. On les regarde comme appartenant à l’ordre religieux : leurs dogmes leur interdisent le mariage, ainsi que ceux des lamas du

  1. Le mot original est varanda. Ce mot, fréquemment employé par les Anglois dans l’Inde, est d’origine portugaise, et désigne un balcon, une construction en fer, en bois ou en pierre, devant la fenêtre d’une maison, soit pour prendre l’air, soit pour découvrir au loin. Voyez Vieyra’s Dictionary of the portuguese and english languages. (L-s.)