Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/107

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L’œuvre intitulée « Rubā’iyāt de ’Omar Hayyām ». 95

Il y a deux choses qui constituent la somme du savoir et qui remportent sur toutes les traditions non-écrites :

Mieux vaut ne rien manger que de manger quoi que ce soit, et mieux vaut être seul que d’être en compagnie avec qui que ce soit.

(W. 461.)

Fréquente les hommes généreux et sages, et éloigne-toi de mille farsangs des sots.

Si un homme sage te verse du poison, bois-le ; et si un sot te présente du miel, verse-le à terre’.

(W. 263.)

(Comp. W. 248.)

Le quatrain suivant est à l’adresse des snobs :

Tous ces gens sont des ânes 2 ridicules, ils sont pleins de splendeur et, au milieu, vides comme des tambours.

Si tu veux qu’ils te baisent la plante du pied, vis en homme célèbre, car ils sont les esclaves de la célébrité.

(W. 227.)

Dans chaque millénaire il se montre un homme à la taille droite comme Valif : cet homme à la taille droite qui a paru dans ce siècle, c’est moi.

(Huart no. 22.)

1 Comp. Nâsir Husrau : « Le souffle d’un sage vaut un monde ; cent ignorants ne valent pas un doigt ». {Sa’ādatnāme v. 101.) P^t : « En compagnie des sages une prison est un jardin de roses ; un jardin est une prLson pour celui qui est avec des sots ». [Rūsanāï-nāme v. 389.) — ’Abdallah An.sârl : « Ne fréquente pas les sots, car la fréquentation des sots est pire que la mort » (jJo iJijA J^’ c> » t~^ J>^ J^-^ÎJ T^j^O^ J » ^ !’j ^i^- ». : ^). — Sa’dî : « L’ignorant se cramponne partout à tous les hommes, tel un homme qui se noie et qui se cramponne à tout ce qu’il voit. Ne sois pas le camarade de personnes d’une mauvaise réputation, car en compagnie du trépied on devient noir. »

2 « Ane » (j>) est un terme injurieux souvent employé. Avicenne dit : (Gott. Nachr. 1875 no. 6, quatr. ambulant = W. 156).

Sois un âne avec les trois ou quatre sots qui se sont imaginés, dans leur ignorance, de posséder la connaissance du monde ;

car dans leur « ânerie » ils appellent infidèle quiconque n’est pas un âne comme eux.

Nâsir Husrau (Actes du VIe congrès intern. des orient., « Geburtsqasîda V. 14) : « Quand tu t’es acquis un royaume, et que tu n’y reconnais pas le bonheur, alors le sage voit que tu ne ressembles pas à un âne ». — Comp. Ibn Yamïn (traduction de Schlechta Wssehrd no. 101 v. 7.)