Mais une telle raillerie, qui touche au blasphônie, est assez rare.
Plus souvent Dieu est mentionné avec une révérence profonde, comme celui qui est omnipotent par suite de son omniscience :
Outre Dieu il n’y a pas de dominateur qui pnisBO commander, il n’y a pas d’être qui puisse.se dérober à na domination. Toute chose qui est doit être, et une chose qui ne doit pas être n’est pas.
(W. 124.)
« Un seul veille, les autres dorment ». (W. 222, Bd. 48.)
Le tnuhid est présenté en des termes sûfiques dans ce quatrain-ci :
Mon cœur me dit : « Je désire la science inspirée, apprends-lamoi, .si tu en es capable ».
Je dis : « Alif suffit, ne dis plus rien ; s’il y a quelqu’un dans la maison, cette seule lettre suffit’. » (W. 109, Bd. 28.)
Une conception panthéiste se manifeste dans plusieurs quatrains :
Tantôt, te tenant caché, tu ne montres ta figure à personne, tantôt tu te manifestes dans les formes de l’existence et de l’espace. Tu fais luire cet éclat pour toi-même : tu es l’œil qui voit et celui qui te voit toi-même^.
(W. 475.)
La goutte dit en pleurant : « Nous sommes séparées de la mer. » La mer répondit en riant à la goutte : « Noue sommes le tout 3 : vraiment il n’y a pas autre chose, nous sommes tous Dieu, et nous ne sommes séparées de lui que par un seul point. » (W. 410.)
(Comp. W. 359.)
Le poète vient à résipiscence : ’
La lettre i, qui a la valeur numérique d’1 est naturellement devenu le symbole du Dieu unique. Ainsi dit Hâfiz (416, 8) : « A la table de mon cœur il n’est écrit que Yalif de la forme de l’Ami ».’
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Dans le Manfiq-ef-taïr, le tauhîd est exprimé par exemple de cette façon (v. 116) : « Marche dans l’unité et n’approche pas de la dualité, n’aie qu’un seul cœur, une seule qibla et un seul visage ». 2 Comp. Abu Sa’id (Ethé no. 17, cité p. 67) et le Gulsan-i râz v. 138 ; « Toi (homme), tu n’es que l’œil du reflet, il (Dieu) est la lumière de lœil ; de l’œil son œil voit son propre œil ».
Comp. le Mantiq-ef taïr v. 137 : « Dans cette mer qui est l’immense océan, le monde est un atome et l’atome un mon<lc ».