134 Troisième Partie.
Hélas ! nous avons passé la vie dans la vanité ; nos jouissances ont été illicites, ot nous avons été souillés par des désirs sensuels. La désobéissance envers les comniendements a noirci ma figure, et combien de choses non-commandées n’avons nous pas faites, hélas U
(W. 418.)
Et, humblement, il fait toba :
Quanil la pensée de mes péchés se présente à mon esprit, l’eau coule de ma figuic à cause du feu de mon soin’—. Mais c’est une loi que, quand l’esclave se repent, le maître lui pardonne avec indulgence*.
(W. 146.)
(Comp. W. 384.)
Cependant, il est difficile de tenir ce qu’on a promis dans son repentir, et parfois le poète désespère tout à fait de son amendement moral.
Quand ma nature s’inclinait vers la prière et le jeûne, je me dis à moi-même que tous mes désirs seraient accom])li8. Hélas, cette ablution fut rompue par un coup de vent, et ce jeûne fut rendu nul par une demi-gorgée de vin*. (W. 180.)
1 Comp. Suzani ; « J’apporte, ô Seigneur, quatre choses qui ne se trouvent pas dans ton trésor : j’apporte le rien, la }>auvreté, la faute et le péché ». {Târïh-i giizïda, JRAS. 1900, p. 755.)
- Pour l’antithèse poétique du feu du sein et de l’eau des yeux,
comp. les citations d’après Fi rd au si et Mu’izzï p. 52.
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De même
Rûdagl dit (Ethé no. 38) : « Nous sommes ceux qui avons fait notre lit dans l’auberge de la douleur, et nous sommes ceux qui avons le creur plein de feu à cause de l’eau [qui coule] de nos deux yeux ».
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Et Baba Tâhir (Huart no. 47) : « Toujours mon cœur est plein de feu et mes yeux sont humides ».
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Mantiq-et-taïr v. 211 : « Ô toi qui pardonnes mes péchés et acceptes mes excuses ! j’ai été torturé de cent façons, pourquoi veux-tu donc me torturer encore plus ? »
Comp. Salmân Sâvagï : « Hier j’ai rompu la coupe par repentance, et aujourd’hui j’ai rompu la repentance par la coupe ». (Schefer : Chrest. persane II, p. 256.) Dans un quatrain inédit des Rubâ’iyât de ’Omar IJayyâm (Berl. I, no. 135) la même idée est traitée avec la même gaieté :
Hier ma repentance a sorti sa main de la manche et a rompu une coupe en pensant qu’il en était fini. Aujourd’hui la coupe a serré la ceinture de la vengeance et a pris sa revanche en rompant ma repentance.