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Histoire et Critique. 11


et Nizām-el-mulk auraient été du même âge. Hasan Sabbāh qui mourut en 518 a. H. doit avoir été probablement plus jeune de quelques ans, ce qui n’çxclut pas qu’il peut avoir fréquenté l’école avec eux. Peut-être aussi que Nizām-el-mulk est né plus tard qu’en 408 a. H. (1017 ap. J.-C) : cette date repose sur des auteurs arabes éloignés, sinon en temps, du moins en lieu, et il n’y a rien dans la vie du ministre qui nous met dans la nécessité d’en fixer la naissance à une date aussi reculée. C’est bien vraisemblable que l’auteur des Vasāyā s’est appuyé sur des livres et des traditions de famille, et qu’il y a une base de vérité dans l’anecdote des trois amis.

La discussion fut terminé par un article de M. E. G. Browne dans le même journal (1899 p. 409 sqq.). Il mentionne deux notices sur’Omar qu’il a trouvées dans les Cahār maqāla de Nizāmî-i’Arûdî-i Samarqandî. La première est une relation de la prédiction bien connue de’Omar, — faite en 500 a. H. (1112 — 13 ap. J.-C.) à Balkh, dans la rue des vendeurs d’esclaves, dans la maison de l’émir Abu Sa’d, en présence de Hvāga Muzaffar-i Isfizārî et de l’auteur —, que les arbres joncheraient son tombeau de leurs fleurs 1[1]. La seconde contient une prédiction astrologique faite par’Omar dans l’hiver de l’an 508 (1114 — 15) 2[2]. Il en ressort que’Omar était vivant trois ans après la date assignée à sa mort par M. Beveridge, et il semble n’y avoir aucune raison pour abandonner la date généralement admise. Pour Hasan Sabbāh, l’an 518 (1124) est donné comme celui de sa mort, non seulement par le Gami’-et-tavârïh de Rasid-ed-dïn, la

  1. 1 Cette anecdote est donnée déjà, mais d’après une source de seconde main, par T. Hyde dans son Religionis Veterum Persarum Historia (2° éd. p. 529), et toujours répétée par les biographes européens de’Omar.
  2. 2 V. plus loin. Les deux anecdotes se trouvent dans la traduction complète des Cahār maqāla publiée par M. Browne dans le JRAS. juillet et octobre 1899.