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10 Première Partie.


des sorties contre le destin, le monde et l’homme, sa faiblesse, son abandon et sa sottise (4 quatr. du ms. Bodl.), environ 7 p. c. sont des appels à Dieu (1 quatr. du ms. Bodl.), environ 7 p. c. roulent sur le mysticisme (1 quatr. du ms. Bodl.), environ 6 p. c. sont des pensées philosophiques et des règles de conduite, et environ 4 p. c. roulent sur la libre pensée et les spéculations religieuses (2 quatr. du ms. Bodl.).

De toutes ces recherches intéressantes, le savant russe n’a pas tiré de nouvelles conséquences. Nous cherchons en vain les raisons qui motivent cette conclusion-ci : « Si nous admettons que ces groupes dans une collection complète des quatrains de ’Omar Hayyām seraient représentés dans la même proportion, nous sommes forcés de conclure qu’en formant une estimation de notre poète il serait le plus sûr de regarder les quatrains appartenant aux quatre derniers groupes comme les matériaux les moins discutables : c’est-à-dire que nous devons considérer’Omar comme un homme d’une vaste érudition qui suivait ses propres convictions et qui, tourmenté par les questions de l’existence et ne trouvant pas la solution de l’énigme de la vie dans les dogmes mahométans, élaborait pour son propre usage une conception de la vie (Weltanschauung). régulière, fondée sur le mysticisme süfîque… ’Omar prêchait la pureté morale et une vie contemplative ; il aimait son Dieu et s’efforçait de dominer l’Eternel, le Bon et le Beau… » M. Shukovski donne ici un portrait sympathique, mais fondé sur une distinction, à mon avis peu motivée, entre la valeur des différents groupes de quatrains pour l’appréciation de la personnalité de’Omar.

M. Beveridge a essayé, dans un article du JRAS. (1899 p. 135 sqq.), de défendre l’anecdote du triumvirat. L’an 517 a. H. (1123 ap. J.-C.) est généralement indiqué comme celui de la mort de’Omar, mais une minorité de sources, entre autres le Tnnh-i alfi, donne l’an 505 a. H. (1111 ap. J. — C). En suivant la dernière indication, M. Beveridge ne trouve pas irraisonnable la supposition que’Omar