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Première Partie.

5. N. 137 ; W. 161.

llaijyûm ! Bien que la roue bleue du ciel ait dressé !<a tente et fermé la porte au parler et à l’ouïr, l’échanson de l’éternité m’a montré mille IJayyam sous la forme <le bouillons dans la coupe de l’existence. G. Bd. 102 ; P. 202 ; Berl. II. 110 ; L. I. 450 ; L. II. 454 ; B. 450 ; St. 449 ; N. 242 ; W. 282. Hai/i/âm ! Si tu es ivre de vin, sois content ; si tu es assis avec une maîtresse aux joues couleur de tulipe, sois content. Comme tu finiras par n’être pas, suppose que tu n’es pas, pendant que tu es, et sois content. 7.-8. N. 316 et 317 ; W. 348 et 349V [De ’Omar Hayyam au prophète :]

Portez mes salutations à Mustafa-, et jiuis dites-lui d’une manière respectueuse :

«0 seigneur Hâsimï^ ! pourquoi est-il permis d’après la loi de boire du lait caillé aigre, tandis que le vin pur est défendu ?» [Du })rophète à ’Omar Hayyâm :]

Portez mes salutations à Hayyâm, et puis dites-lui : «Es-tu

«cru», Hayyâm ?»

Comment aurais-je dit que le vin est défendu ? Non. il est permis à 1 homme «cuit» et défendu au «cru»*. 9. Bd. 123 ; Berl. IL 157 ; L. L 611 ; L, IL 617 ; B. 609 ; St. 608 ; N. 327 ; W. 368.

Tant que tu peux, fais ton- apprentissage chez les débauchés^, déracine la prière et le jeûne.

^

C’est le seul cas que je connaisse, où deux quatrains sont en relation directe entre eux.

-

Mustafa est un des noms du prophète. ^

Hâsim était le bisaïeul du prophète.

  • Les expressions «cru» et «cuit» sont empruntées à la terminologie

des sûfïs : «cru» s’appelle celui qui ne connait pas les secrets du savoir mystique, qui n’aspire pas à se perdre dans la divinité. Le sûfi, au contraire, est «cuit».

’Omar donne ici à ces expressions un sens purement mondain : les «crus» sont le peuple grossier, les «cuits» sont les philosophes.

La même idée est énoncée par exemple dans un gazai d’Avicenne (Ethé, Gottinger Nachricliten 1S75 p. 564) où il est dit : Il (c.-à-d . le vin) est rendu permis aux sages par la sentence de la raison, il est rendu défendu aux sots par l’ordre de la loi. ^

Bind, mot généralement employé par les .sùfls dans le sens figuré, pour désigner celui qui est initié aux mystères de l’amour extatique en Dieu.