Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/62

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50 Deuxième Partie. et entièrement Persan de nature, qui chante l’amour sensuel aussi bien <iue le vin. Rûdagî fit i)asser en revue, dans sa vieillesse, les jours heureux, «où il achetait et i»ayait de dirhems sans nombre tous les seins doux qui étaient dans la ville (e.- à-d . Boukhara)»^ Les i)oésies de Minïicihrï, poésies de débauche, sont souvent remarcablement vigoureuses, d’une couleur crue et intense. ’Unsurï et Farruhî ont chanté l’amour dans des quatrains piquants et élégamment tournés comme ceux-ci : A.5 __Xâi . . /i>.X.*ÀJ {^y^

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I ^— ^• j• . Je dis : Ô ma bien-aimée, [quelle est] ta coutume ? — Elle dit : «C’est la tyrannie». — Je dis : «Ne regardes-tu pas [avec bonté] les affligés ?» — Elle dit : «Rarement». Je dis : «Est-ce que tu vends des baisers pour de l’argent ?» — Elle dit : «Je le fais». — Je dis : «Est-ce que tu vends d’autres choses encore ?» — Elle dit : «Oui». (’Unsurl.) c>>-«^-*^ , -,». ::r" ^ <^^-**^^ ?^.)^y^y ^i><^ i,i>.Aw.Àx .. ï yi .y^SJ^ _^ *JCÂi Je dis : «Ta joue est pour moi un printemps souriant». — Elle dit : «La tienne est aussi mon jardin et mon pai-c». Je dis : «Ta lèvre douce comme du sucre m’appartient de droit». — Elle dit : «Elle ne te sera pas refusée, car [le baiser] c’est mon âme»^. (Farruljï.) On trouve encore dans la poésie persane ({uantité de vers absolument obscènes. Le moraliste Sa’dî lui-même e.st l’auteur d’un recueil de «plaisanteries» (oLxjLLw) assez cyniques. A cet égard rien ne peut révolter les orientaux. Et les femmes poètes connue ’Àyesa Qarya ou ISIahsatî ne le cèdent pas en cela à leurs collègues màles^. ’ Gôtt. Nacbr. 1873 p. 698. - La forme particnlicre de ces deux quatrains, appelée «demande et réponse» (v_j !_yJ>-3 j !_j. -w) est très en faveur chez les Persans. ’ V. la TârJhi f/uzïda (trad. de Browne JRAS. 1901 p. 30 -31). Cfr. P. Horn : Gesch. d . l’ers. Litt. p. 133 sqq.