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Deuxième Partie.

cultû prati(|ue d’agir, c-ù-d. lintelligencc et le libre arbitre. Son devoir est de pénétrer le princii)e de l’existence ; f[uand elle y aura réussi, le désir de retourner à la source, qui en résultera, la fera atteindre à la béatitude éternelle, aussitôt qu’elle sera séparée du corps, et la béatitude, c’est la contemplation de l’éternel Vrai, Bon et Beau, de l’Unité absolue, de Dieu.

Jjes âmes qui ne se seront pas élevées ù ce degré de perfection, seront punies d’une exclusion temporaire de la béatitude ; mais à la fin toutes les âmes atteindront à la béatitude pour lac[uelle elles sont créées. Si le prophète a dé-

peint le paradis et l’enfer avec des couleurs matérielles, c’a été pour des raisons pratiques, savoir que les Arabes rustiques, enfants du désert, n’auraient pas pii comprendre les vérités métaphysiques que Muhammad lui-même connaissait Dans le domaine de la théoso])hie, Avicenne est peut-être celui qui a le premier mis en système le néoplatonisme oriental.

Il considère l’amour du bien absolu, de la divinité, de la source, cet amour qui tient de la nature, comme le vrai motif de toute action et de toute aspiration. L’homme

seul est conscient de cet amour. L’amour est le principe par lequel le monde est émané de Dieu, et le principe par lequel tout retourne à lui.

Par l’amour s’étabht la contemplation temporaire de Dieu à laquelle «celui qui sait>^ (al-’anf) peut atteindre au moyen de l’empire absolu sur lui-même, de la suppression de tout désir charnel et de l’extase. Le ’ânf peut

s’approcher à tel point de l’unification avec Dieu, que Dieu se montre partout dans les formes matérielles : le ’ôr//" s’identifie à Dieu.

Le vrai théosophe ne subit pas l’influence des choses du monde, il s’élève au-dessus des lois et des prescriptions de l’humanité, la différence entre ce que les hommes appellent bon et mauvais, n’existe jikis pour lui’ -) . Du reste, Avicenne soutient le coran et le sunna et s’efforce de mettre » Mehren : La Philosophie d’ Avicenne. Louvain 1882 (Extr. du

Mu8éoii).

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Mehren : Vues théosophiqnes d’Avioenne. Louvain 1886 (Extr. du Mueéonl