Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/93

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Canult-n^ iialional rt vi«î litlt’-iairo. 81

Quant à la diosi’ <|ni a beaucoup de noms et (jui fait sentir son action en tout lieu,

sache, û vieillard, (jne la raison porte bien des noms et ipielle fait ]>arvenir l’homme pnr au but de nés désirs. L’un l’appelle clémence, l’autre bonne foi, car, la raison absente, il ne reste que douleur et oppression ’ . Ôahid dit :

Ô savoir, tu ressembles à une perle précieuse, parce qu’étant inappréciable tu sers à mesurer la valeur de toutes choses. «Sans toi, je ne me soucierais d’aucun trésor», soupirerait avec raison celui qui te possède.

La morale est une armée protectrice pour celui qui la connaît. Celui qui est sans morale, est seul parmi mille hommes. (Morgenl. Forschungen 187.5 .)

De même jioiir Nâsir Husrau la connaissance est, comme nous l’avons dit, la condition indispensable de la vertu. Le

souffle d’un ’alim vaut un monde, cent ignorants ne valent pas un doigt.»

(Sa’âdatnâme v. 101.)

L’occupation continuelle des problèmes métaphysiques a rendu les Persans sceptiques.

Ils ont cherché vainement la

vérité jusqu’à ce qu’ils aient désespéré de la trouver, mais tout de même sans se désister de leurs recherches. Ils croient parce qu’ils n’osent pas douter, et pourtant ils doutent sans le vouloir.

Ils ont une certaine tendance à se moquer un peu des chr)ses saintes, qu’ils craignent en même temps, un balancement singulier entre le blasphème et la dévotion. Ils ne se révoltent pas ouvertement contre le ciel ; hésitants et craintifs ils se risquent sur le sol dangereux du blasphème en balançant leur audacieuse raillerie i)ar des raisonnements pieux ou par une sortie édifiante. Ils n’y entendent pas malice, seulement ils y trouvent une certaine piquanterie. L’anecdote de ’Omar Ilayyâm et du verre de vin renversé est typique à cet égard. Je citerai encore deux anecdotes modernes qui caractérisent cet état d’âme. Un homme pauvre qui traversait à }»ied un désert, vit un derviche d’un aspect farouche qui s’approchait en bran-Ed. deMohlVIp.10.

Christensen, Rcclierches.

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