Page:Reclus - Étude sur les fleuves, 1859.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’Orénoque, au contraire, suivent la même direction que le fleuve des Amazones ; il est donc vrai de dire que le système hydrographique de l’Amérique du Sud comprend deux bassins parfaitement distincts et transversaux l’un à l’autre. Quant au Rio Magdalena, il est tout à fait à part, et cependant lui aussi coule du sud au nord, dans le même sens que les affluents méridionaux de l’Amazone.

Dans la partie du monde la plus massive de formes et la moins articulée, nous retrouvons la même harmonie entre les cours d’eau et le continent. Les grands fleuves de l’Afrique prennent leur source à d’énormes distances les uns des autres et n’offrent dans la disposition générale de leur cours que des ressemblances fugitives. Ce qui les distingue en général des fleuves des autres contrées, c’est le manque de ramifications ; en cela ils rappellent leur propre continent, gigantesque tronc sans branches péninsulaires. De Syène à Rosette, sur une longueur de 7 degrés, le Nil ne reçoit pas un seul affluent.

L’Australie est encore moins connue que le continent africain, mais il est certain qu’elle est encore plus pauvre en fleuves que ce dernier ; à l’exception du Murray, de son affluent le Darling et de quelques autres rivières navigables en toute saison, la plupart des cours d’eau de l’Australie n’ont guère d’existence que pendant la saison des pluies ; et en été, leurs lits ne sont marqués de loin en loin que par des flaques d’eau croupissante. Leur caractère spécial semble être la périodicité.

Ainsi l’Asie se distingue par le rayonnement au-