Page:Reclus - Examen religieux et philosophique du principe de l’autorité.djvu/15

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« Ainsi l’ont décidé le docte Denis Peteau, l’éminentissime Henri Nolis, l’éminentissime Bellarmin, le concile de Lyon, le concile de Florence, le concile de Trente. Et de telles choses ne se décident pas par de minces raisonnements, mais par l’autorité des Écritures ! »

XIX. Tout ce qui t’arrive de joies et de douleurs, ô fils du néant, t’arrive par la volonté expresse de Celui qui, avant que les enfants fussent nés, aimait Jacob et haïssait Ésaü. Il a créé la lumière et les ténèbres, la fibre pour souffrir, et le cœur pour saigner ; c’est lui qui a créé le criminel et le supplice, et le méchant pour le jour de la colère.

Les soirs de fête on amenait dans les jardins de l’empereur des chrétiens et des femmes chrétiennes, on les liait à des poteaux, on les enduisait de poix, et cette poix on l’enflammait. Et ces hommes brûlaient dans la nuit, et expiraient dans des souffrances atroces, tandis que Néron, accompagné des dames impériales, se promenait à la lueur des horribles flambeaux.

Néron avait le droit de le faire ; car il était maître absolu.

Et ce que tu abomines chez Néron, la main sur la bouche, adore-le dans le Dieu fort et jaloux, qui a décrété la naissance de l’Humanité, pour que tout entière, sauf « le petit troupeau, » elle fût destinée au péché et à la douleur, et avec un bonheur infini, il considère son effrayante agonie durant le flot des éternités, et dit : Tout est bien, et j’ai fait ceci pour ma gloire.

XX. Dire que l’autorité est absolue comme fait et principe, c’est dire : de droit et de fait tu es un esclave.

Mais à qui obéir ?