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EXAMEN
DU PRINCIPE DE L’AUTORITÉ.


Vous, qui voulez être sous la loi, entendez-vous la loi !
Gal. iv, 21.


INTRODUCTION.

À toutes les époques de transformation, la question d’autorité et de liberté se débat de plus en plus vivement. Toutes les fois qu’une idée nouvelle veut s’introduire dans l’humanité, ceux qui ont peur l’arrêtent au passage, et lui disent : Qui t’a donné le droit de vivre ? — Non licet esse vos, disait le monde officiel au christianisme naissant.

Or, qu’il se prépare un nouveau mouvement religieux, c’est ce que tous pressentent, les uns avec joie, les autres avec appréhension ; mais qu’on aime le printemps, ou qu’on ne l’aime pas, les hirondelles sont revenues.

— J’ai voulu faire œuvre de déblayeur.

Il ne s’agit ici que de la question religieuse : la quitter c’est descendre.

Ce n’est pas moi qui parle, c’est l’Idée : J’ai accepté le point de départ de l’Autorité, pour qu’elle produisît toutes ses conséquences, pour qu’elle se multipliât par elle-même. Le mal révèle sa laideur en se montrant au grand jour.

N’ayant affaire qu’aux idées, j’ai voulu être sévère, car la lutte est sérieuse, elle est même mortelle. Pour ma part, je refuse tout quartier que je ne donnerais pas ; entre la force et l’idée, je me suis rangé du côté de la liberté, et j’ai dit : Vivre libre ou mourir !