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PREMIÈRE PARTIE.


L’AUTORITÉ ABSOLUE.


CHAPITRE l.
L’AUTORITÉ ABSOLUE COMME PRINCIPE.


La Souveraineté.

I. Qu’est-ce que l’autorité ?

Étymologiquement, autorité signifie la puissance du créateur sur la chose créée. Factor, actor, auctor, auctoritas. En pratique, ce mot désigne le gouvernement et ses délégués. En religion et en philosophie, il s’applique à tout principe qui réclame l’obéissance.

Voilà ce qu’on entend par autorité, mais il s’agit de pénétrer dans l’idée même, d’en comprendre le contenu et les conséquences. — Je dis que c’est la puissance, c’est-à-dire, la nécessité, sous les formes du droit et du fait.

II. Par l’analyse les objets particuliers se décomposent en éléments communs à beaucoup d’autres. Grâce à de certaines lois, des gaz forment le chêne, la mousse, ou l’algue marine ; ce qui constitue une fleur, un tronc ou un fruit aurait pu devenir charbon, diamant ou pierre de taille. L’individu n’existe que par l’action d’une loi quelconque.

S’il est une loi absolue, elle est corrélative à l’idée même d’Être.

III. L’Être n’est pas encore vie. La pierre existe, mais elle ne vit pas. Les lois de l’Être se résument en lois ma-