transparent. Des mains invisibles, semble-t-il, travaillent à la formation des tempêtes et à la chute des pluies. Quand les habitants des plaines voient la montagne disparaître sous un amas de nues, ils comprennent, à la manière dont se coiffe le géant, quel genre de fête il leur prépare. Quand deux souffles d’air viennent se rencontrer à sa pointe, l’un brûlant, l’autre froid, la nue formée soudain se dresse haut en tourbillonnant dans le ciel ; la montagne est un volcan, et la vapeur s’en échappe incessamment avec une sorte de furie pour aller se replier au loin dans le ciel en une courbe immense.
Des nuages détachés s’éparpillent librement dans le ciel, ils se rejoignent, se cardent ou s’effilent sous le vent, s’étalent ou s’envolent et montent jusque dans l’atmosphère supérieure, bien au-dessus des cimes les plus élevées de la terre ; la diversité de leurs formes est beaucoup plus grande que celle des nuages qui ceignent les sommets de la montagne. Cependant ceux-ci présentent également une singulière mobilité d’aspect. Tantôt ce sont des nues isolées qui se déplacent avec les