rieures, un grand nombre de crevasses sont masquées par d’épaisses masses de neige qui s’étendent en couches continues à la surface du glacier ; alors, si la neige grenue n’a pas été amollie par la chaleur du soleil, il est facile de cheminer par-dessus la gueule de ces abîmes cachés ; le voyageur peut les ignorer comme il ignore les grottes ouvertes dans l’épaisseur des montagnes. Mais le retour annuel de la saison d’été fond peu à peu les neiges superficielles. Le glacier, qui marche sans cesse et dont la masse fendillée vibre d’un continuel frisson, secoue le manteau neigeux qui le recouvre ; çà et là les voûtes s’effondrent et par gros fragments s’abîment dans les profondeurs des crevasses ; souvent il n’en reste que des ponts étroits sur lesquels on ne s’aventure qu’après avoir éprouvé du pied la solidité de la neige.
C’est alors que maint glacier devient dangereux à traverser, à cause de la largeur de ses fentes qui se ramifient à l’infini. Des bords du gouffre, on voit parfois, dans l’intérieur, des couches superposées de glace bleuâtre qui furent jadis des neiges et que séparent des