cailloux que le glacier poussait devant lui ; les saillies des montagnes et des collines qui se trouvaient sur le chemin du fleuve solide ont été érodées et polies ; enfin, des roches éparses et des moraines ont été déposées au loin, jusque sur les pentes de montagnes appartenant à d’autres massifs. On reconnaît facilement l’origine de ces pierres à leur composition chimique, à l’arrangement de leurs cristaux ou à leurs fossiles ; souvent même les caractères distinctifs ont une telle précision que l’on peut signaler, sur la montagne elle-même, le cirque élevé d’où s’est détaché le bloc errant. Combien d’années ou de siècles a duré le voyage ? Bien longtemps sans doute, si l’on en juge par les grosses roches que transportent les glaciers actuels, et dont la marche a été mesurée. Parmi ces blocs voyageurs, il en est que des savants ont rendus célèbres par leurs observations et que l’on aime à revoir comme des amis.
Ces pierres échouées dans les plaines, ces amas de boue transportés au loin, toutes ces traces laissées par le séjour des anciens glaciers, nous permettent d’imaginer quelles ont