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L’OLYMPE ET LES DIEUX.

gnait le sommet de l’Olympe et se jouait dans la chevelure des dieux ; jamais les tempêtes ne venaient troubler le repos de ces êtres heureux ; ni les pluies, ni les neiges ne tombaient sur la cime éclatante. Les nuées que Zeus assemblait s’enroulaient à ses pieds autour des rochers qui formaient la superbe base de son trône. À travers les interstices de ce voile que les Heures ouvraient et fermaient au gré du maître, celui-ci contemplait la mer et la terre, les cités et les peuples. Sur la tête de ces hommes qui s’agitaient, il suspendait des destins inflexibles, il prononçait la vie ou la mort, distribuait à son caprice la pluie bienfaisante ou la foudre vengeresse. Aucune lamentation venue d’en bas ne troublait les dieux dans leur quiétude éternelle. Leur nectar était toujours délicieux, toujours exquise l’ambroisie. Ils savouraient l’odeur des hécatombes, écoutaient comme une musique le concert des voix suppliantes. Au-dessous d’eux se déroulait comme un spectacle infini le tableau des luttes et de la misère humaine. Ils voyaient s’entre-choquer les armées, les flottes s’engloutir, les villes disparaître en flammes et en fumée, les pauvres