Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/121

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sont tièdes ou chaudes ; on en trouve à tous les degrés entre celui de la glace fondante et celui de la vapeur en explosion. Par sa température, la source nous donne ainsi comme un résumé de son histoire souterraine : il nous suffit d’y tremper le doigt et nous apprenons en même temps quel a été son voyage dans les gouffres cachés. Au bord d’une eau froide, nous regardons les monts neigeux et nous nous disons : « C’est de là-haut que descend la fontaine ! » Mais que l’eau soit tiède, c’est, à n’en pas douter parce qu’elle a d’abord trouvé son chemin de faille en faille jusqu’à une grande profondeur et qu’elle s’est réchauffée dans ces conduits ténébreux avant de remonter à la surface. Enfin, là où la température d’une source approche de celle de la vapeur chaude, nous savons par cela même que le ruisseau a coulé à deux ou trois kilomètres au-dessous du sol, car c’est à de pareilles profondeurs seulement que la température des roches est aussi élevée que celle de l’eau bouillante. Nous restons assis à notre aise