Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/122

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sur le gazon au bord de la fontaine ; mais l’expérience si péniblement acquise par les mineurs dans leurs galeries profondes nous permet de suivre par la pensée l’itinéraire que le filet d’eau a suivi dans l’épaisseur des roches avant de jaillir au dehors.

Plus encore que les eaux froides, celles qui sont tièdes ou thermales travaillent à dissoudre la pierre dans l’intérieur des roches, puis à la déposer sous une autre forme à leur issue. En maints endroits, les eaux chaudes qui courent vers le ruisseau s’épanchent d’abord dans un large bassin qu’elles ont elles-mêmes apporté et sculpté molécule à molécule ; à côté se trouvent d’autres vasques délaissées, et çà et là les fentes qui s’ouvrent dans le rocher sont bordées de charmantes concrétions, pareilles aux revêtements de marbres plaqués sur les façades de nos édifices. Mais que sont ces faibles dépôts siliceux ou calcaires en comparaison des constructions énormes élevées en divers pays du monde par des rivières