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CHAPITRE X

L’INONDATION.


Pendant de longues heures de promenade nous suivons du regard le fil du courant, et bien rarement la surface du ruisseau change à nos yeux. C’est toujours aux mêmes endroits, semble-t-il, que les feuilles en dérive entrent dans le remous et plongent en tournoyant ; c’est aux mêmes endroits que l’eau s’étale en nappes, se plie en ondulations, se redresse en vagues, se précipite en rapides ; c’est à la même hauteur, on le croirait du moins, que trempent les racines des vergnes et que la fleur du myosotis baigne dans l’eau transparente.

Pourtant la masse d’eau change sans cesse,