et si l’on veut faire place à la nouvelle vendange, on n’a qu’à les vider partiellement. Pour aller chercher de l’eau, bien loin dans la vallée au pied des collines, il faudrait perdre des journées entières et charger des caravanes de mules. Quant à se servir de l’eau de la fontaine qui s’échappe en rares gouttelettes des flancs du rocher voisin, ce serait là un sacrilège auquel personne ne peut penser. Cette eau, les femmes qui vont y remplir leurs cruches pour le repas de chaque jour, la recueillent perle à perle avec un amour religieux.
Combien plus vive encore doit être l’admiration pour l’eau transparente et limpide chez le voyageur qui traverse les déserts de roches ou de sable, et qui ne sait pas s’il aura la chance de trouver un peu d’humidité dans quelque puits, aux parois formées d’ossements de chameaux ! Il arrive à l’endroit indiqué ; mais la dernière goutte a été bue par le soleil, et vainement il creuse le sol de sa lance, la fontaine qu’il cherchait ne