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isolement de la horde d’or

noires », les paya boisés et ondulés fixaient les habitants au sol et absorbaient les hôtes ou ennemis de passage ; à l’est, la steppe laissait sans cohésion les tribus qui la parcouraient. Mais celles-ci, par le fait de leur isolement, perdaient graduellement en force : d’un côté, les Russes grandissaient à l’ouest, et de l’autre, se préparait une nouvelle poussée d’irruption asiatique, à la fois turque et mongole, celle de Timur. Pris entre les deux ennemis, ce qui subsistait de la Horde d’or fut exterminé par le « grand prince Ivan III, autocrate de toute la Russie », et Saraï fut détruite en 1480 : il n’en reste plus que des briques rompues, et les descendants des Tartares, devenus sujets russes, se disent actuellement Slaves et le sont réellement par la culture et la pensée.

Document communiqué par Mme Massieu.

ancien fort à tiflis

Entre la Horde d’or et le royaume de Hulagu, le Caucase restait insoumis et développait son existence en partie double, pour ainsi dire. Les multiples peuplades caucasiennes enfermées dans leurs vallées se concentraient en elles-mêmes et maintenaient une farouche indépendance vis-à-vis de leurs voisins. Les guerres étaient fréquentes et les montagnards possédant tous, par doit et avoir, un compte de vengeance à