Les Arabes, que les moussons portaient alternativement d’une rive à l’autre dans l’océan Indien, savaient aussi profiter des brises journalières et des vents généraux sur les côtes orientales de l’Afrique dont la véritable forme leur était certainement connue.
Massudi, dans la première moitié du dixième siècle, décrit déjà l’allure vraie de ces rivages ; cependant, on est étonné de voir sur la carte, très postérieure, d’Edrisi, précieusement conservée à Oxford, le bizarre tracé que cet érudit de la cour de Roger II, le roi normand de Sicile, donne du littoral africain de la mer des Indes. Ce dessin paraît vraiment incompréhensible en plein douzième siècle, à une époque où, depuis au moins quatre cents ans, les marins arabes faisaient régulièrement escale à Mélinde, à