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la réforme en angleterre

En Angleterre comme sur le continent, la force brutale prit une très grande part aux changements religieux qui s’accomplirent. Tout
Cl.J. Kuhn, édit.
hotel de ville d’alkmaar.
d’abord, Henri VIII, conservateur zélé des choses du passe, avait lancé des imprécations contre Luther, et, s’érigeant en « défenseur de la foi », était devenu, parmi les souverains, le principal champion de la papauté. Mais Henri était un homme colère, violent, impulsif et, quand le pape refusa de prononcer son divorce d’avec sa femme, Catherine d’Aragon, dont il était las après vingt ans de mariage, il comprit soudain que le protestantisme avait du bon pour les rois et, sans cesser pour cela d’être rigide catholique, il divorça suivant son bon plaisir pour se marier ensuite en des unions successives, tuant ou laissant vivre ses femmes d’après les caprices du moment. Ce fut peut-être par manque de courage qu’il ne se fit pas proclamer « pape », du moins se déclara-t-il (1534) chef suprême de l’Eglise d’Angleterre, dont il fit retoucher les dogmes par un conseil de théologiens complaisants : ce fut désormais l’Eglise « Anglicane », qui prétend d’ailleurs être la continuation directe de l’ancienne Eglise dont saint Pierre est considéré comme le premier pontife. Les biens des prélats, représentant une valeur de près