Aller au contenu

Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome IV, Librairie universelle, 1905.djvu/575

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
543
montesquieu et le parlementarisme

municatif, fut partagé pendant un siècle et demi par tout le monde civilisé, et qu’après tant d’essais de toute nature, ce système finit par être adopté presque universellement jusque chez les jaunes du « Soleil levant » et chez les Nègres de Liberia[1]. Telle fut la réforme qui, pour un grand nombre de politiciens, masqua le véritable
Cabinet des Estampes.
montesquieu (1689-1755)
problème de l’émancipation humaine dans son ensemble.

Du moins, sous le régime de ce Parlement anglais, la pensée se manifestait plus librement que sous la dictature du cardinal Fleury, lui-même terrorisé par les jésuites. Plus d’un siècle auparavant, l’Angleterre avait eu sa période littéraire par excellence ; maintenant elle se trouvait au point suprême de sa gloire scientifique : après avoir eu Shakespeare, elle avait Newton. Grâce à lui, la loi universelle de la gravitation était conquise par l’observation et par le calcul ; une ère nouvelle s’ouvrait pour le génie de l’homme. En même temps, toute une école de philosophes se dégageait de l’influence du christianisme et même réagissait contre lui. De son voyage chez les Anglais, Voltaire rapportait non seulement les théories de Newton mais aussi les doctrines rationalistes de Locke, dont l’exposé eut l’honneur d’être brûlé par la main du bourreau. Sous une forme

  1. Maxime Kovalevskiy.