descendance, puis ayant vu également que maintes tribus indiennes se trouvaient encore tout à fait à l’écart dans leurs retraites des montagnes ou du désert, ils en concluaient que l’évolution du Mexique pouvait lointainement se comparer à celle des États-Unis. C’est une erreur, car si la culture européenne, venant d’en haut, se répand de plus en plus dans la masse du peuple, le métissage, autrement dit l’indianisation, s’élevant d’en bas, gagne incessamment dans l’ensemble de la nation mexicaine. En l’infinie complication des choses, il arrive que la lutte de deux éléments opposés se termine par la réalisation d’un état supérieur où chacun a remporté la victoire. Certainement les Gachupinos haïs, c’est-à-dire les Espagnols, ont fait prévaloir leurs tendances républicaines, leur mode de civilisation, leur ascendant moral, tandis que les Indiens l’emportent dans la structure même de la nation : ils en font la chair et le sang.
Cl. J. Kuhn, Paris.
Toutefois ce travail est encore loin d’avoir atteint son terme. En maints endroits, et surtout dans les grandes villes, un misérable résidu de prolétaires mendiants et faméliques rappelle l’ancienne population des esclaves ; ailleurs des Indiens se cachent encore en des grottes,