travail. Dirigé par cette morale purement personnelle, l’éducateur de la bête apprivoisée, puis domestiquée, l’a très souvent amoindrie de toute façon, affaiblie, enlaidie, avilie physiquement, rendue même tout à fait impropre à se maintenir par ses forces physiques isolées dans sa lutte pour l’existence ; il l’entretient dans une vie dont toutes les conditions sont artificielles : qu’il suffise de rappeler le hideux spectacle de ces masses de chair, à peine capables de se mouvoir, porcs primés dans les concours agricoles.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/66/P247_-_un_attelage_de_chien_a_bruxelles_-_Liv4-Ch08.png/440px-P247_-_un_attelage_de_chien_a_bruxelles_-_Liv4-Ch08.png)
Cl. Vanderheuvel.
L’action de l’homme sur l’animal pourrait être beaucoup plus profonde si elle se produisait, non pour rendre l’animal plus utile à l’homme, mais pour rendre l’animal plus utile à lui-même, en le faisant plus beau, plus fort, plus intelligent. Sans le secours de l’homme le cochon, le mouton, les volailles de basse-cour auraient bientôt disparu du monde moderne ; les bœufs se trouveraient en danger d’extinction rapide ; les chiens et les chats ne reviendraient à la vie des aïeux qu’après avoir perdu par la famine plus de la moitié de leur race[1] ; il en serait probablement de même du cheval. Mais si la plupart des animaux ont été rendus moins aptes au combat pour la vie matérielle, si
- ↑ W. J. Mac Gee, The Earth, the Home of Man, p. 22.