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Page:Reclus - L'Homme et la Terre, tome VI, Librairie universelle, 1905.djvu/264

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l’homme et la terre. — la culture et la propriété

même diverses espèces, celles qu’on élève seulement pour la viande ou la laine, comme les bœufs de boucherie et les moutons, ont été abruties, réduites à de simples masses ambulantes, il est aussi des bêtes qui se sont si bien associées à l’homme, intellectuellement et moralement, qu’on ne peut désormais les séparer : l’alliance s’est faite d’une manière absolument intime entre nous et leurs races humanisées ; nous constituons un grand tout appartenant au même ensemble de civilisation.

Cl. P. Sellier.

le lotus au japon

L’histoire de la flore dans ses formes d’initiation par l’homme s’est développée parallèlement à l’histoire de la faune. Il est aussi des espèces qui, dans leurs diverses variétés, appartiennent si bien au champ, au jardin, à la plate-bande de la cabane, qu’on ne peut se les représenter sans le voisinage immédiat des travailleurs qui les sèment, les plantent, les soignent, les arrosent, veillent à leur entretien journalier. Comment s’imaginer les familles dans l’état normal du bien-être sans le pain domestique, sans les légumes verts et secs, sans les fines herbes et la salade, sans les fruits savoureux de la vigne et du verger ?

L’homme n’est pas toujours resté fidèle aux plantes qui nourrissaient