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destruction et restruction

au-dessus des lits entassés du charbon. Quelques années d’attente, et ces fourrés de bois qu’on a niaisement carbonisés auraient pris une valeur extrême pour la charpente et l’ébénisterie ! Ils auraient gardé surtout leur part dans l’hygiène générale de la Terre et de ses espèces, car, dans la distribution des formes géographiques, la forêt a son rôle essentiel, après les étendues océaniques et l’architecture des plateaux et des monts.

ferme établie aux dépens de la forêt, colombie britannique

C’est principalement au point de vue du climat que les forêts ont été mal gérées ou plutôt abandonnés au hasard. Et, cependant, la Terre devrait être soignée comme un grand corps, dont la respiration accomplie par les forêts se réglerait conformément à une méthode scientifique ; elle a ses poumons que les hommes devraient respecter puisque leur propre hygiène en dépend.

Il est certain que, pendant ces derniers siècles, la superficie des forêts, entamée par l’agriculture et surtout par les défrichements sans méthode, les transformations en pâtis, a diminué de millions et de millions d’hectares. Non seulement elle s’est considérablement amoin-