rendre sous diverses formes ce que les fleuves lui ont apporté ? Elle donne aux riverains de l’Océan, en Saintonge, en Poitou, en Bretagne, le « sart », la « tangue », ses plantes et ses sables fortifiants. N’a-t-elle pas comme en garde, par milliards et milliards de tonnes, des réserves de coquillages, de vases et de débris d’animaux attendant la drague des industriels futurs ? Sur les côtes du Massachusetts, le poisson est recueilli parfois en si grande quantité qu’on l’utilise comme engrais.
Là où le sol vierge est soumis à la charrue et où la terre depuis longtemps féconde est soutenue par le travail de l’homme et par une nourriture d’engrais appropriée, la récolte des bonnes années et même des années moyennes fournit amplement la quantité des produits nécessaires à l’alimentation de tous, campagnards et citadins ; mais il peut arriver que par les contrariétés du climat ou les conditions économiques, les récoltes soient insuffisantes, sinon sur la terre entière ou sur un continent, du moins dans une vaste contrée ou dans une province. Il ne se passe guère d’année sans que le mot « famine » ou du moins celui de « disette » soit prononcé sur quelque point du monde, et même le plus souvent dans les pays qui produisent habituellement une surabondance de grains. Cependant, si on laisse de côté tous les hommes qui ont