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zodiaque, système décimal

qui furent de simples vulgarisateurs, qu’il faut faire remonter le

obélisque
du roi manichtusu

Titre de propriété datant de 57 siècles. (Musée du Louvre.)
« système décimal ». Un abaque décimal conservé par un érudit de la Renaissance, Valeriano Bolsani, dans son livre De sacris Ægyptiorum litteris, ne comporte que des signes en tout point semblables aux caractères cunéiformes des inscriptions ninivites et babyloniennes : il faut donc y voir
un véritable monument chaldéen, et l’on peut se demander si la tablette carrée qui repose sur les genoux de la statue du roi Gudea, tenant dans ses mains une règle et un compas, ne représente point cet antique abaque à numération décimale, qui est le plus précieux héritage de science légué par les
anciens[1] ? Quant au signe de la virgule, encore utilisé dans notre système de numération, c’est un caractère purement cunéiforme non modifié.

Les heureuses conditions de milieu, sol, climat, eaux courantes, mer navigable, vents réguliers, qui donnèrent aux pays des Fleuves tant d’avantages de toutes sortes, entr’autres la poussée de l’esprit scientifique, firent aussi de la Babylonie le marché central des nations pour une étendue

  1. R. Astier, Congrès des Sociétés savantes, Toulouse, 1899 ; Revue scientifique, 12 avril 1899, pp. 501, 502.