récolte annuelle aurait eu son premier stade en plein désert, notamment dans le pays des Indiens Papajos ou Papagos, partie de l’Arizona voisine du golfe de Californie. Ici les indigènes ont sous les yeux le travail des fourmis « laborieuses », dont les colonies, parsemant la plaine par dizaines de millions, ont mis en production le quart, sinon le tiers de toute la Papagueria. Chaque colonie a son champ de céréales bien entretenu et son aire à battre le grain d’une propreté parfaite.
L’éveil naturel de l’amour-propre, à la vue de ces prodiges, devait nécessairement entraîner le Peau Rouge à imiter l’œuvre de la fourmi : chaque année, il visite les régions du sud pour en rapporter des graines de maïs, des pépins de citrouille, des haricots, qu’à son retour, au commencement de la saison des pluies, il jette dans les terres arrosées et dans le sol des ravins humides. Cette pratique de semailles date probablement des âges les plus antiques et paraît même avoir été dans ce pays la principale cause de l’organisation des Papagos en tribu[1]. L’agriculture, dit Mac Gee dans un autre mémoire[2], fut dans ses origines